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La Peau de l’Espace, RTS

Spectacles 

Publié le 25 novembre 2021 à 13:44

 

« La peau de l’espace », fascinante danse parlée de Yasmine Hugonnet

La danseuse et chorégraphe Yasmine Hugonnet. [Anne-Laure Lechat  - DR]

La Peau de lʹEspace / Vertigo / 5 min. / le 23 novembre 2021

Au Théâte de Vidy-Lausanne jusqu’au 28 novembre dans le cadre du Festival Les Créatives, la danseuse et chorégraphe vaudoise Yasmine Hugonnet explore les possibilités et mystères de la proprioception. Un solo dansé et parlé à vivre comme une méditation.

Une scène vide et un silence parfois troublé par la rumeur du vent. La baie vitrée de cette salle de Vidy s’ouvre en effet sur le bois attenant, magnifique décor de branches qui se balancent et perdent leurs feuilles. Arrive Yasmine Hugonnet, un mini micro collé sur sa joue. La voici qui fend l’air, désigne l’espace et semble aux prises avec des forces invisibles.

Chacun de ses mouvements s’accompagne du son de sa propre voix. Est-ce le mouvement qui provoque le son ou le son qui s’exprime par un mouvement? Peu importe. Sifflement, explosions, chuintements, souffle… tout l’éventail des sonorités possibles émises par une bouche humaine donnent à entendre cette danse aux airs de yoga ninja.

>> A voir, présentation du spectacle: « La peau de l’espace »

Les mouvements deviennent intentions

Et bientôt, elle parle, Yasmine Hugonnet. Beaucoup. D’une voix douce dont la sensualité retient l’oreille. Elle ne cesse néanmoins pas de danser. Ce sont ses pensées que l’on entend. Les mouvements deviennent intentions, réflexions, constats, exploration, méditation. Ce n’est pas une conférence sur le métier de danseuse, c’est bel et bien un spectacle qui donne à écouter et penser autant qu’il donne à voir. Comme si désormais, danseuse et public se trouvaient unis par un même émerveillement devant l’infinité des mécanismes neurologiques qui nous permettent de bouger, d’agir, d’être actifs ou passifs et d’impacter un espace donné.

Décrit ainsi, le spectacle « La peau de l’espace » peut vous paraître cérébral ou alors prompt à réinventer l’eau chaude. Oui, un corps ça bouge, une danseuse ça danse. Et alors ? Tout n’est pas si simple et la dernière création de la chorégraphe vaudoise en est la fascinante démonstration.

La proprioception, vous connaissez? L’auteur de ces lignes n’en avait jamais entendu parler et pourtant, tout comme vous, il la pratique au quotidien sans même s’en rendre compte. Perdez la proprioception et vous comprendrez très vite les difficultés que vous éprouverez à vivre en société. On l’appelle aussi le sixième sens.

La danseuse et chorégraphe Yasmine Hugonnet. [Anne-Laure Lechat  - DR]La danseuse et chorégraphe Yasmine Hugonnet. [Anne-Laure Lechat – DR]La proprioception ou la perception du corps

La proprioception désigne la perception de la position des différents éléments de notre corps. En résumé, si nous parvenons à escalader une échelle ou saisir une petite cuillère, c’est grâce à cette ingénieuse combinaison de nos récepteurs musculaires et de nos centres nerveux. Les animaux en disposent également. Et il semblerait bien que les plantes aussi. Sans la proprioception, c’est simple: vous ne sentez plus votre corps.

Le rapport avec la danse? Yasmine Hugonnet explore précisément ces liens subtils entre espace et corps, mouvement actif ou passif, conscience et inconscience, articulation de la mobilité et de l’immobilité.

« La peau et l’espace » trouble parfois notre propre perception de spectateurs et spectatrices. Ainsi lorsque Yasmine Hugonnet pratique la ventriloquie tout en dansant ou qu’elle attribue des gravités différentes aux parties de son corps.

Ecouter, voir, se laisser emmener dans une sorte de voyage entre philosophie, science et poésie. « La peau de l’espace » aiguise nos perceptions du corps et du mouvement. Ce spectacle ne relève pas de la performance, ni de la démonstration. On peut le vivre comme une expérience commune et partagée en direct entre une artiste et son public. Rare et fascinant.

Thierry Sartoretti/olhor

Yasmine Hugonnet, « La peau de l’espace », Festival Les Créatives32 à Vidy-Lausanne, jusqu’au 28 novembre.

Publié le 25 novembre 2021 à 13:44

Lien: https://www.rts.ch/info/culture/spectacles/12668533-la-peau-de-lespace-fascinante-danse-parlee-de-yasmine-hugonnet.html

SEVEN WINTERS, Culturieuse

Au Théâtre de Vidy-Lausanne du 23 au 27 septembre, puis du 14 au 16 octobre au Festival d’Automne à Paris.

De hautes tentures mouchetées de nuances grises entourent un plateau nu et blanc. L’hiver est une saison sans oripeaux.

La nudité des corps inaugure donc le propos de la chorégraphe. Tout d’abord, presque semblables, deux femmes. L’une de dos, l’autre de face. Légèrement décalées, leurs postures et leurs mouvements similaires se déploient lentement, en miroir. Quatre danseuses et un danseur les rejoignent. Pareils à des arbres défeuillés, les corps dessinent un paysage. Le temps s’étire. Un silence ouaté les accompagne jusqu’à leur disparition.

A leur retour, revêtus de tenues dans les tons gris, ils ont adopté une identité socialement admise. Lentement, avec application, des groupes s’assemblent, des architectures s’ébauchent, des formes structurent l’espace. Par deux, trois, cinq, précautionneusement, ils se cherchent, s’explorent, se découvrent et finissent par se joindre. Solidaires par le toucher plus que par le regard. En fuyant, l’air qu’ils déplacent fait frémir la douce rigueur du décor.

Partagée entre nature et civilisation, yeux et bouche clos, une unique figure fredonne un sublime chant de détresse. Voyage d’hiver.

Qui dominera? Nature ou culture? Toujours avec douceur, lenteur, bienveillance, la nature guide l’être, puis les rôles s’inversent. Et soudainement, le silence est brisé. L’hiver devient sonore et la musique de Vivaldi explose! L’harmonie parait différente, pourtant rien n’a changé. Sauf peut-être, cette note écarlate.

Ensemble, alignés, à égalité, ils se découvrent à l’aveugle, en tâtonnant. Partager, échanger, se soutenir en toute réciprocité. Une farandole se déplie, serpentine, ondulante, tandis que tintinnabulent des étoiles de givre et que l’espace hivernal se rétrécit.

Il est temps alors de passer une nouvelle tenue, la robe végétale du renouveau printanier.

Cette allégorie est ma vision personnelle de la pièce. Ce qui est certain, c’est que les chorégraphies de Yasmine Hugonnet sont des poèmes visuels. Celui-ci est aussi un calligramme, les postures dessinent des mots et ces mots peignent un tableau. Il n’est pas nécessaire d’en saisir le sens, plutôt faudrait-il en ressentir l’essence.

(Photos ©Anne-Laure Lechat)

§

En Suisse, les hivers extrêmement doux avec une moyenne nationale supérieure à 0 °C sont un phénomène des 30 dernières années. En effet, depuis le début des mesures en 1864 et jusqu’en 1990, la température hivernale nationale a toujours affiché une valeur négative. Au cours des 30 dernières années, des hivers extrêmement doux se sont succédés à des intervalles de plus en plus courts. Le premier hiver avec une température nationale supérieure à 0 °C s’est manifesté en 1990.

Source : MétéoSuisse

Lien : https://culturieuse.blog/2020/09/26/seven-winters-de-yasmine-hugonnet-%C2%A7-hivers-suisses/

SEVEN WINTERS, Inferno

« SEVEN WINTERS », LA DANSE SANS ORIPEAUX DE YASMINE HUGONNET

Posted by infernolaredaction on 28 septembre 2020 · Laissez un commentaire 

Lausanne, correspondance.

«Seven Winters» de Yasmine Hugonnet – Théâtre de Vidy Lausanne du 23 au 27 septembre, puis du 14 au 16 octobre au Festival d’Automne à Paris.

De hautes tentures mouchetées de nuances grises entourent un plateau nu et blanc. L’hiver est une saison sans oripeaux.

La nudité des corps inaugure donc le propos de la chorégraphe. Tout d’abord, presque semblables, deux femmes. L’une de dos, l’autre de face. Légèrement décalées, leurs postures et leurs mouvements similaires se déploient lentement, en miroir. Quatre danseuses et un danseur les rejoignent. Pareils à des arbres défeuillés, les corps dessinent un paysage. Le temps s’étire. Un silence ouaté les accompagne jusqu’à leur disparition.

A leur retour, revêtus de tenues dans les tons gris, ils ont adopté une identité socialement admise. Lentement, avec application, des groupes s’assemblent, des architectures s’ébauchent, des formes structurent l’espace. Par deux, trois, cinq, précautionneusement, ils se cherchent, s’explorent, se découvrent et finissent par se joindre. Solidaires par le toucher plus que par le regard. En fuyant, l’air qu’ils déplacent fait frémir la douce rigueur du décor.

Partagée entre nature et civilisation, yeux et bouche clos, une unique figure fredonne un sublime chant de détresse. Voyage d’hiver.

Qui dominera? Nature ou culture? Toujours avec douceur, lenteur, bienveillance, la nature guide l’être, puis les rôles s’inversent. Et soudainement, le silence est brisé. L’hiver devient sonore et la musique de Vivaldi explose! L’harmonie parait différente, pourtant rien n’a changé. Sauf peut-être, cette note écarlate.

Ensemble, alignés, à égalité, ils se découvrent à l’aveugle, en tâtonnant. Partager, échanger, se soutenir en toute réciprocité. Une farandole se déplie, serpentine, ondulante, tandis que tintinnabulent des étoiles de givre et que l’espace hivernal se rétrécit.

Il est temps alors de passer une nouvelle tenue, la robe végétale du renouveau printanier.

Cette allégorie est ma vision personnelle. Ce qui est certain, c’est que les chorégraphies de Yasmine Hugonnet sont des poèmes visuels. Celui-ci est aussi un calligramme, les postures dessinent des mots et ces mots peignent un tableau. Il n’est pas nécessaire d’en saisir le sens, plutôt faudrait-il en ressentir l’essence.

Martine Fehlbaum,
à Lausanne

Photo Anne-Laure Lechat

Lien: https://inferno-magazine.com/2020/09/28/seven-winters-la-danse-sans-oripeaux-de-yasmine-hugonnet/

SEVEN WINTERS, La Terrasse

DANSE – AGENDA

Seven Winters de Yasmine Hugonnet

FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS / ATELIER DE PARIS – CDCN / CHOR. YASMINE HUGONNET

Publié le 25 septembre 2020 – N° 287

Avec Seven Winters, fresque humaine organique et sensuelle, Yasmine Hugonnet nous précipite dans un paysage hypnotique, où s’entendent les silences.

Dans Seven Winters de Yasmine Hugonnet, c’est le sept qui compte. En effet, la chorégraphe suisse part de ce nombre impair pour composer une sorte de micro-société complexe, à partir du principe de réciprocité. Car bien sûr, c’est du déséquilibre créé par le solitaire, libre, mobile et isolé, que naissent de nouveaux désirs et de nouvelles contraintes. Ainsi se noue toute la richesse du tissu humain. De l’hiver, il reste le paradoxe d’une saison où le travail de la germination est invisible mais essentiel. Car Yasmine Hugonnet, dans ses différentes pièces, s’intéresse à ce qui est en mouvement hors de la forme visible, comme la densité ou la vibration. Une façon très personnelle d’appréhender l’espace, « comme une peau », ou comme une onde que le geste du danseur viendrait troubler et enrichir d’une tension ou d’un frisson imperceptibles. Stratégies du dédoublement et intensité émotionnelle viennent compléter cette création dont la scénographie, signée Nadia Lauro, travaille vitesse et profondeur pour imaginer un dispositif permettant l’apparition et la disparition.

Agnès Izrine

Lien: https://www.journal-laterrasse.fr/seven-winters-de-yasmine-hugonnet/

SEVEN WINTERS, Le Temps

Danse avec de sacrées ombres au Théâtre de Vidy

SPECTACLES

A Lausanne, la chorégraphe vaudoise Yasmine Hugonnet a offert avec «Seven Winters» une odyssée énigmatique et entêtante, bientôt à Paris, avant Genève. La comédienne Valérie Dréville, elle, épouse les ténèbres du butô japonais dans «Danses pour une actrice»

Alexandre Demidoff

Alexandre Demidoff

Publié mercredi 30 septembre 2020 à 19:43
Modifié mercredi 30 septembre 2020 à 20:43

Comme la nuit est entêtante, quand elle remue ainsi. Voyez la danseuse vaudoise Yasmine Hugonnet, son visage qui est une serpe, son regard cloué à on ne sait quelle étoile. Autour d’elle, au cœur du Pavillon du Théâtre de Vidy, cinq femmes, un homme, nus comme au tombeau, vibrants pourtant dans un silence de sépulcre. La pièce s’appelle Seven Winters, c’est la nouvelle création de Yasmine Hugonnet, cette artiste qui, depuis un fameux Récital des postures en 2014, sublime le moindre geste en énigme.

Pause donc, à ce moment-là de Seven Winters, spectacle qui était à l’affiche jusqu’au 27 septembre à Lausanne et qui revivra en octobre au Festival d’Automne à Paris, une reconnaissance en soi. On oublie alors ces passantes à l’air absent, leur façon cérémoniale de s’accorder, d’habiter à deux la bulle de la mélancolie, de se fondre dans une temporalité cotonneuse, avant de s’égailler, à l’improviste, comme des chevreuils surpris par un loup. On oublie aussi l’envoûtement que produit ce chassé-croisé, cette nudité désarmante, ce feu pâle qui sous-tend la parade, toutes ces mains qui se rassemblent soudain en tricot, histoire de jouer l’union sacrée.

On oublie tout, parce qu’on est saisi par Yasmine Hugonnet, figée comme sur la banquise, bouche cousue toujours, mais fissurée de l’intérieur, on le devine, par un courant. Une lave, l’eau vive des larmes, un aveu qui serait une musique. Toutes ces fuites à la fois. Car voilà qu’un chant monte et c’est une confession.

Saison de glace

D’où vient-il, ce lied de Schubert, extrait du bouleversant Winterreise? De quel puits sortent-elles, ces paroles argentées de pèlerin? Du corps de l’artiste, oui, qui se met à résonner comme une crypte. On se rappelle alors qu’elle a ce talent de saltimbanque, qu’elle est ventriloque et que c’est en soi une façon de manifester que tout chante en elle, même sous la cloche de son mutisme.

La prouesse serait anecdotique si elle ne s’inscrivait pas dans une architecture subtile, celle d’une œuvre où chaque pas est une tentative de briser la glace, de reconstituer la chaîne des fraternités, de poursuivre, en cortège, un voyage en hiver. Dans sa clairière – de grandes tentures blanc cendré délimitent la chrysalide –, la chorégraphe met des figures sur cette saison de glace qui est la nôtre, celle où il n’est plus question que de gestes barrières. Et tant pis pour toutes ces embrassades, tous ces baisers à jamais volés.

La danse comme art de la présence

Comme la nuit est entêtante quand elle remue ainsi (bis). Le chorégraphe français Jérôme Bel offre à la comédienne Valérie Dréville une randonnée dans le sillage des artistes qui ont libéré au XXe siècle la danse de ses obligations mondaines, qui en ont récrit la grammaire et l’épopée, qui l’ont imposée comme un art de la présence et plus seulement une démonstration de virtuosité. A la Salle René Gonzalez, celle qui a incarné Phèdre de Racine à Vidy déjà et Médée, sous la direction du Russe Anatoli Vassiliev, se contente d’être elle-même, une terre d’aventure en soi.

Lire aussi:  Valérie Dréville, danseuse sur le fil de ses vies

Elle s’adresse à vous donc, sur la scène vaste comme une crique, meublée d’une table où patientent un iPhone et une console miniature. C’est elle qui réglera le volume de la musique, elle qui veillera au timing de chaque chapitre, comme pour signifier l’essence d’une certaine danse contemporaine: l’interprète est le sujet de son mouvement, qui est parfois le reflet de son être.

Valérie Dréville se rappelle un Monsieur Schwartz qui, dans le Pontoise de son enfance, n’était pas tendre avec la petite ballerine qu’elle était. Elle esquisse des arabesques de fortune. Dans un moment, elle s’appropriera l’esprit de spectacles qui tournent en boucle dans les mémoires, Café Müller par exemple de Pina Bausch. Sur la musique d’Henry Purcell, des doigts recouvrent un visage, une tête chavire comme sur le billot: tout est dit alors d’un chagrin sans rémission.

Ode utérine

La part de feu de cette pièce exigeante célèbre Kazuo Ôno (1906-2010), cet ex-soldat qui déclarait, à la fin des années 1950, la guerre à l’Occident et choisissait pour cela la voie du butô, c’est-à-dire des ténèbres. Valérie Dréville, magnifique, s’y engouffre et il faut voir alors sa silhouette s’enfoncer, aura balbutiante sur fond cosmique, au plus près d’une origine où plus aucun corps ne va de soi. Il fallait entendre aussi, l’autre soir, cette pluie intermittente qui a crépité à ce moment-là, comme pour accuser le caractère hallucinant de cette éclipse.

Dans ce même lieu, en 2009, l’acteur Jean-Quentin Châtelain délivrait Ode maritime, ce fantasme d’océan signé Fernando Pessoa. Le metteur en scène Claude Régy dirigeait cette odyssée sur la jetée, léchée par l’encre noire de la cruauté. Valérie Dréville, qui a beaucoup joué pour lui, a voulu aussi le saluer à travers Kazuo Ôno. Ode utérine au fond. Mais la pluie passe toujours en rafale sur le théâtre. C’est le tam-tam d’où procèdent toutes les danses.


«Danses pour une actrice», Lausanne, Théâtre de Vidy, jusqu’au 3 octobre, rens. www.vidy.ch; «Seven Winters», Genève, Salle des Eaux-Vives, du 11 au 13 décembre.

Lien: https://www.letemps.ch/culture/danse-sacrees-ombres-theatre-vidy

SEVEN WINTERS, Théâtre du blog

Seven Winters, chorégraphie de Yasmine Hugonnet

Posté dans 20 octobre, 2020 dans critiqueDanse.

©Anne-Laure Lechat

Seven Winters, chorégraphie de Yasmine Hugonnet

 D’une rare intensité, la nouvelle création de la chorégraphe suisse basée à Lausanne s’inscrit dans une recherche sur «la dissection physique de l’émotion et un travail anatomique précis sur la dimension sculpturale du mouvement ». Son Récital des postures avait reçu le Prix suisse de la danse 2017 .

 Le titre traduit l’hiver où se meuvent les danseurs (six femmes, et un homme). Les châssis grisés et le sol blanc imaginés par Nadia Lauro mettent bien en valeur leurs  gestes lents dans un silence épais traversé d’infimes vibrations orchestrées par  Michael Nick. Premier tableau : deux femmes, nues, l’une de dos, l’autre de face, dansent en miroir, comme si l’on voyait les deux versants d’un même corps. Cette gestuelle s’ancre dans le déploiement quasi-anatomique de leurs membres. On observe, fasciné, le travail subtil des muscles dans des postures longtemps suspendues qui, peu à peu, se déforment. Ce duo donne le tempo de Seven Winters : « L’apparence statique est illusoire, dit Yasmine Hugonnet. Le danseur émet sans cesse des ondes qui ont une influence sur l’espace. » Le reste de la troupe viendra peu à peu grossir les rangs, avec les mêmes mouvements hiératiques, calqués les uns sur les autres. Comme si les corps se reflétaient en d’infinis miroirs. Ce dédoublement symétrique distingue les anatomies individuelles au sein d’une réciprocité collective.  D’abord nus et espacés, les danseurs reviendront vêtus de gris,  former des structures complexes, s’appuyant les uns sur les autres, comme les éléments d’un jeu d’équilibre… Ils s’assemblent avec douceur, attentifs les uns aux autres.

 De nombreuses combinaisons se font et se défont, au rythme lent d’entrées et sorties furtives. Si un danseur quitte ses partenaires, son absence reste inscrite en creux dans les corps des autres et, quand, dans ce grand puzzle, les interprètes se réunissent par paires, il reste toujours une pièce isolée : la septième, qui tente alors de s’intégrer au groupe. Cette configuration répond à la question de Yasmine Hugonnet : «Comment être un collectif, tout en préservant l’espace individuel de chacun ?  » 

 A mesure que le temps s’écoule, la froideur va se réchauffer avec trois costumes de couleur, et quelques mesures de L’Hiver d’Antonio Vivaldi réveillera un moment les corps. Alternativement nus ou habillés, les interprètes poursuivent leur parcours dans une concentration intense qui atteint son apogée quand une danseuse s’immobilise à l’avant-scène et, en s’étirant à l’extrême, entonne d’une voix de ventriloque quelques extraits de Der Leiermann du Voyage d’hiver de Frantz Schubert Les neiges et la glace ne sont pas loin mais une belle chaîne humaine vient conclure cette chorégraphie exceptionnelle.

 Mireille Davidovici

Spectacle vu le 14 octobre à l’Atelier de Paris, route du Champ de Manœuvre, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e   T. 01 41 74 17 07

Lien: http://theatredublog.unblog.fr/2020/10/20/seven-winters-choregraphie-de-yasmine-hugonnet/

Les Porte-Voix, Vertigo RTS

Spectacles 

Modifié le 8 décembre 2022 à 15:27

 

« Les porte-voix », de la danse à la ventriloquie

Les Porte-Voix, chorégraphie Yasmine Hugonnet. [Anne-Laure Lechat - Cie Arts Mouvementés]
Les Porte-Voix / Vertigo / 6 min. / le 6 décembre 2022

A Genève, au Théâtre de Saint-Gervais, du 8 au 11 décembre, puis au Temple allemand de La Chaux-de-Fonds, la chorégraphe et danseuse Yasmine Hugonnet présente « Les porte-voix », formidable spectacle entre danse, ventriloquie, histoire et rites magiques.

Ils sont très beaux, tout doux, ces grands rochers blancs polis par la mer et le vent. Posés sur scène, ils évoquent la Grèce et le soleil. Dans « Les porte-voix », ces cailloux nous tracent un chemin jusqu’à l’Antiquité et son temple de Delphes. C’était là que vivait la Pythie, consultée par les puissants avant toute grande décision politique ou militaire.

On gravait sa demande sur une tabelle de plomb, les prêtres la transmettaient à la Pythie qui délivrait son oracle après avoir inhalé de mystérieuses fumerolles sorties des entrailles de la Terre. Sa réponse revenait énigmatique à souhait. A tel empereur qui la consultait sur le sort d’une future campagne militaire, la Pythie répondit ceci: « Si vous faites la guerre aux Perses, un grand empire sera détruit. » Lequel? Victoire ou non pour les Grecs? Mystère et boule de gomme, débrouillez-vous avec ça, la Pythie ne donnait pas de seconde réponse. La Pythie, c’était une voix. Ou plutôt deux voix. Selon certains, la première et la plus célèbre des ventriloques.

Une histoire au féminin

Tiens, ils bougent tout seuls ces rochers blancs. Et ils ressemblent furieusement à des ossements humains, mandibules ou mâchoires. Voici Yasmine Hugonnet, Mathieu Barbin, Madeleine Fournier et Ruth Childs avançant par paires. Une première voix s’élève, spectrale, étrange, comme suspendue dans le vide. On regarde la personne qui s’exprime. Les lèvres bougent, mais ce n’est pas de cette gorge que proviennent les phonèmes. Et puis, la voix semble masculine alors que le corps qui s’adresse à nous est féminin.

Le brouillage est complet. Inquiétant parfois, drôle souvent, déroutant systématiquement. Bienvenue chez les « Porte-voix », quatuor de ventriloques maniant l’art de la danse et de la parole partagée.

"Les Porte Voix" de Yasmine Hugonnet. [Anne Laure Lechat - Cie Arts Mouvementés]« Les Porte Voix » de Yasmine Hugonnet. [Anne Laure Lechat – Cie Arts Mouvementés]

Que nous racontent ces « Porte-voix »? Une histoire au féminin. Celle des femmes ventriloques, de la célèbre devineresse grecque aux miraculées visitées par l’esprit sain en passant par les sorcières vouées à la question et au bûcher. Elles n’ont pas eu d’existence sereine les femmes capables de faire jaillir une voix intérieure de leur corps. Souvent, elles ont passé pour démoniaques, folles, indociles, ambiguës ou dangereuses. Déjà qu’une femme est capable de porter plusieurs êtres vivants dans une même enveloppe corporelle, si en plus elle possède plusieurs voix, la voici menaçante pour le genre masculin.

On comprend mieux le titre de la dernière création de Yasmine Hugonnet. Ces « Porte-voix » ne sont pas que des dangereuses ventriloques, iels sont aussi porte-paroles de ces femmes oubliées, exilées ou condamnées au bûcher, faisant sortir de leur larynx des voix d’outre-tombe pour raconter leur histoire dans une sorte de sabbat salutaire.

Thierry Sartoretti/ld

« Les portes-voix », Théâtre Saint-Gervais, Genève, du 8 au 11 décembre 2022; ABC-Temple allemand, La Chaux-de-Fonds, les 23 et 24 mars 2023.

Publié le 7 décembre 2022 à 16:55 Modifié le 8 décembre 2022 à 15:27

Lien: https://www.rts.ch/info/culture/spectacles/13606301-les-portevoix-de-la-danse-a-la-ventriloquie.html

La ventriloquie, c’est aussi de la danse

Passionnantes recherches de Yasmine Hugonnet sur le corps et le mouvement. Depuis sa « Traversée des langues » en 2015, spectacle après spectacle, la chorégraphe et danseuse romande détaille les mécanismes du corps et des muscles, explore les micro-gestes, voire ce fugace point de tension précédant le geste.

Si vous aimez les grands mouvements de ballet bondissant ou les performances ultra-physiques spectaculaires, passez votre chemin. Yasmine Hugonnet met en scène le subtil, l’infime, voire l’invisible. Ainsi en va-t-il également de la voix, du chant à la ventriloquie. Avant de devenir un son, la voix naît d’un mouvement elle aussi, vibration des cordes vocales, tension des muscles du larynx. Par moment, Yasmine Hugonnet va même plus loin: elle fait danser la pensée. ts

Les Porte-Voix, Le Temps

A Genève, une nuit d’oracles avec la danseuse Yasmine Hugonnet

SCÈNES

 ABONNÉ

La chorégraphe romande sonde le mystère de la ventriloquie dans «Les Porte-Voix», pièce joliment troublée à l’affiche du Théâtre Saint-Gervais à Genève de jeudi à dimanche

Alexandre Demidoff

Alexandre Demidoff

Publié mardi 6 décembre 2022 à 20:41
Modifié mercredi 7 décembre 2022 à 08:24

Sacré Cincinnatulus! Il vous habite peut-être à votre insu. Qui ça? Un démon frisé et bavard qui jadis empruntait la bouche d’une certaine Jocaba pour se faire entendre et qui depuis personnifie la ventriloquie. Avec le temps, il a connu d’autres girons, d’autres corps ultra-sensibles. Il a ses adresses, ce diable a du goût.

La danseuse et chorégraphe Yasmine Hugonnet est du cercle des élus. Selon l’humeur, elle permet à son Cincinnatulus de parler comme malgré elle. L’artiste romande est ventriloque. Ce don est le sujet et la matière d’une nouvelle création joliment troublée, Les Porte-Voix, au Théâtre Saint-Gervais à Genève dès jeudi, après le Théâtre de Vidy et avant La Chaux-de-Fonds au printemps.

Une pièce aboutie, donc? Oui, en grande partie, malgré le sentiment parfois d’un exercice de style appliqué, l’impression que plus concentré, le spectacle serait plus pénétrant. Yasmine Hugonnet remonte à l’origine d’une sorcellerie. Elle la documente et la fantasme à la fois. Elle sonde la source et, dans cette recherche, dévoile une anatomie insolite, fidèle à la rigueur dissidente d’un fameux Récital des postures qui la lançait en 2014.

Lire aussi: Yasmine Hugonnet ou la danse des origines

Sur scène, les danseurs Matthieu Barbin, Ruth Childs, Madeleine Fournier et Yasmine Hugonnet en personne s’extraient d’un antre préhistorique, osselets blancs géants – œuvre de Nadia Lauro – qui évoquent tout aussi bien un repaire préhistorique que l’oreille d’un titan. Ils sortent du conduit auriculaire, pull bleu encre, short sombre, pieds nus de pèlerins. Dans leurs figures extatiques passe l’éclat d’une légende.

Ecoutez-les. Il fut un temps, dit l’une, où une femme conversa avec les morts. Il fut un temps, poursuit l’autre, où cette élue surprit en elle l’esprit du python. Il fut un temps, profère encore une autre, où le python donna naissance à la pythie. Il fut un temps, disent-ils en chœur, où la parole de la pythie fut sacrée, parce qu’elle était celle des dieux.

Corps polyphonique

Ouvrir le cercle des présents aux absents. Défaire la frontière qui sépare le vivant du mort. C’est cette aventure intérieure que déploient les interprètes. Les bras levés, l’une crie et crisse comme une possédée. A un moment, des aliénés, soudain gamins, se crachent à la figure une présence obscure, comme pour la partager. A un autre, et c’est très beau, l’une pose une main sur le ventre d’une camarade, sur son flanc, sur sa nuque et en libère des voix.

Lire également: La critique de «Seven Winters», pièce de Yasmine Hugonnet en 2020

C’est la fable d’une libération et d’une affirmation: le corps est polyphonique; le sujet n’est pas univoque mais éclaté, dysharmonieux. L’épilogue donne l’enjeu de l’affaire.

Tour à tour, trois pythies en puissance se lovent dans les bras de Yasmine Hugonnet, comme pour se délester du poids d’un secret. Ces somnambules sont devenus oraculaires. Ils ont des visions qu’ils déclinent en roulant sur le sol, andante. L’un souffle qu’il aperçoit une grotte dans laquelle il n’y a plus aucune domination entre les hommes et les femmes. Ruth Childs raconte qu’elle voit un livre d’images et dans ces images, des hommes et des femmes qui en contiennent eux-mêmes d’autres. Le corps comme maison hantée.

Tout est dans cette fugue finale. Yasmine Hugonnet y formule une idée qui est son idéal de chorégraphe: aménager l’espace intérieur est son dessein, celui d’où procède sa chanson de geste. Cincinnatulus est un démon de bon conseil. Il a de belles nuits devant lui.


«Les Porte-Voix»Théâtre Saint-Gervais, Genève, du 8 au 11 décembre; Centre de culture ABC, La Chaux-de-Fonds, les 23 et 24 mars 2023.

La Peau de l’Espace, sceneweb.fr

Yasmine Hugonnet et Marcus Lindeen, deux explorateurs physiques et psychiques de l’être

12 SEPTEMBRE 2022/PAR CHRISTOPHE CANDONI

A Actoral puis au Festival d’Automne à Paris, le metteur en scène Marcus Lindeen et la danseuse et chorégraphe Yasmine Hugonnet explorent l’être à travers deux propositions conceptuelles et insolites : Wild Minds qui donne la parole aux rêveurs compulsifs et La Peau de l’espace qui interroge, en théorie et en pratique, les liens entre corps et sensations.

Pénétrer l’impalpable, l’insaisissable, et tenter d’en rendre compte, c’est ce que font à leur manière Yasmine Hugonnet et Marcus Lindeen, tous les deux installés au Mucem à Marseille dans le cadre du festival Actoral avant de rejoindre le festival d’automne à Paris et sa proche banlieue. Leurs deux propositions, brèves et denses, s’offrent comme des espaces de curiosité, totalement débarrassés de ce qui fait habituellement spectacle, mais bien plutôt marqués par une économie radicale de moyens et une prédilection pour un rapport analytique à l’homme et au monde. Simplement habitées des corps et des mots, leurs pièces tendent à rendre palpable la richesse d’un espace intérieur multi-sensoriel. Dans deux dispositifs scéniques immersifs et radicalement dépouillés, auscultations physiques et psychiques sont au programme.

La danseuse et chorégraphe Yasmine Hugonnet se lance en solo dans ce qui s’apparente à une conférence dansée qu’elle exécute en tenue d’échauffement et sans aucun apparat. Elle propose une exploration des vibrations qui animent l’intérieur du corps. Son être entier devient matière de démonstration, un support à l’étude méticuleuse et savante de notre univers multi-sensoriel. D’abord couchée, elle se met en branle comme un corps-machine aux gestes saccadés, aux postures variées, faisant d’étranges onomatopées et borborygmes, s’adonnant à la ventriloquie. Silhouette droite, puis cassée, puis renversée sur deux chaises qui se font face, elle donne l’impression de défier la gravité et repousser ses multiples possibilités. Toujours entre instabilité et immobilité, elle touche la limite de l’équilibre, et cherche à matérialiser les phénomènes qu’elle convoque comme celui de la proprioception. Suivant avec un degré absolu de maîtrise et de précision sa partition brute et bruitiste, elle livre un solo exigeant, rondement mené, qui peut subjuguer par sa solidité technique mais qui ne laisse pas suffisamment place au vacillement, au lâcher-prise et encore moins à l’émotion.

Dans Wild Minds, qui est le deuxième volet d’une Trilogie des identités, les voix de rêveurs compulsifs anonymes sont relayées par des performeurs confondus aux spectateurs assis dans un cercle de chaises comme un groupe de parole. Sur le ton un peu trop monocorde de la confession, chacun relate son expérience personnelle, à savoir une commune propension à créer des mondes imaginaires dans lesquels se réfugier et vivre comme dans un rêve éveillé, un moyen d’échapper épisodiquement à une réalité terne, banale voire même insatisfaisante et la combler par un univers inventé, peuplé de héros et de supers pouvoirs. Tout en cherchant à conjurer le réel, ce monde parallèle semble devenir aussi embarrassant qu’envahissant. C’est ce qui se raconte d’une manière assez planante voire comateuse au cours de la performance.

L’ensemble mériterait sans doute plus de développement et d’approfondissement pour constituer une matière vraiment captivante. Le metteur en scène découvert avec L’Aventure invisible, avait dans cet opus parfaitement illustré sa capacité à porter au plateau des sujets profondément questionnants, perturbants, qui révélaient la fragilité et l’ambiguïté d’individus mis à l’épreuve de la dépossession de soi et en processus de (re)construction identitaire. Documentariste et ancien homme de radio, Marcus Lindeen travaille beaucoup à partir de recherches, de rencontres, d’entretiens. Son prochain travail intitulé Orlando et Mikael, s’intéressera à deux personnes évoquant leur opération de réassignation de genre et questionnant ce choix irrévocable.

La Peau de l’Espace, Res Musica

DANSE FESTIVALSLA SCÈNESPECTACLES DANSE

Danse et parole à Lafayette Anticipations

Le 18 septembre 2022 par Delphine Goater et Jonathan Chanson

Le festival Échelle Humaine, qui s’inscrit depuis sa première édition en 2018 dans le cadre du Festival d’Automne, a proposé sur les différents niveaux de Lafayette Anticipations des performances et des solos liant intimement le mouvement et la voix, le geste et le discours.

Yasmine Hugonnet : La Peau de l’Espace

Yasmine Hugonnet a interprété, dans le cocon aménagé du second étage de Lafayette Anticipations, une pièce intime et sensible aux inspirations multiples et parfois décousues. Le public est placé en L et dessine deux côtés d’un rectangle dans lequel Yasmine Hugonnet va évoluer durant quarante-cinq minutes tout au long d’une performance qui emprunte tout autant au cartoon qu’à l’expressionnisme, au discours scientifique, à l’expérience délicate du corps, à la recherche philosophique, à la performance kinésiologique jusqu’à la ventriloquie. Tout un éventail de concepts sont ici abordés. La chorégraphe entame dans une première partie une danse qui mêle son souffle, amplifié ici par un micro, et ses mouvements, à la manière de la recherche de Boris Charmatz dans son dernier solo, Somnole, l’année dernière à l’Église Saint-Eustache. Quel mouvement provoque le souffle ou quelle respiration le mouvement induit-il ? Qu’est ce qui se place entre ces manifestations pourtant en fusion ? Dès la première partie de « La Peau de l’Espace », la danseuse nous emmène dans l’expérience vivante de cette peau fine qui sépare, tout en créant un lien d’interaction, les éléments vitaux de nos vies biologiques et intelligibles.

La seconde partie de la performance de Yasmine Hugonnet propose au spectateur d’assister à une danse au ralenti, guidée par un discours dont on peine à tirer un développement, une cohérence dramaturgique. Si le souffle manifestait avec force son impact sur le corps, ici la voix se fait monocorde et le corps ne semble plus guidé que par l’aura construite des références positivistes convoquées pour assoir un cheminement déconcertant. Certains metteurs en scène, dans le monde du théâtre, ont tenté, avec plus ou moins de succès, l’expérience du corps à la lumière des sciences, Claude Régy et Gildas Milin en tête.

De ces deux parties, sifflées et racontées, calmes et mouvementées, on ressort néanmoins convaincus que Yasmine Hugonnet a réussi le pari du sensible, de l’attention portée au toucher, à ces espaces invisibles qui lient nos existences et leurs intimités. Portée par son expérience de la scène et par un bagage inspirant, la chorégraphe nous embarque dans l’expérience du mouvement et de sa fragilité. (JC)